
Dans le langage secret des fleurs, certaines expriment la timidité, d’autres l’amour pur. La tubéreuse, elle, ne s’excuse pas. Elle symbolise le désir voluptueux et la passion dangereuse.
Souvent qualifiée de « Diva des fleurs blanches », elle est l’une des matières premières les plus fascinantes et les plus coûteuses de la palette du parfumeur. Mais derrière son sillage capiteux se cache une plante à l’histoire riche, voyageant des terres aztèques jusqu’aux champs de Grasse.
Décryptage d’une fleur qui ne laisse personne indifférent.
1. Botanique : qu’est-ce que la tubéreuse ?
Contrairement à ce que son nom pourrait suggérer, la tubéreuse n’a aucun lien de parenté avec la rose. Connue scientifiquement sous le nom de Polianthes tuberosa, c’est une plante herbacée appartenant à la famille des Agavacées(comme l’agave ou le yucca), ou plus récemment classée dans les Asparagacées.
À quoi ressemble-t-elle ? C’est une plante vivace remarquable. Elle se caractérise par de longues tiges dressées pouvant atteindre un mètre de hauteur. À leur sommet, s’épanouissent en été des grappes de fleurs blanches étoilées et cireuses.
Son nom latin, tuberosa, provient d’une particularité invisible à l’œil nu : ses racines. Elles sont charnues et forment des tubercules souterrains (d’où « tubéreuse ») qui lui servent de réserve pour survivre aux périodes de sécheresse.
2. De Mexico à Grasse : le voyage d’une reine
La tubéreuse est une voyageuse. Originaire du Mexique, elle était déjà cultivée par les Aztèques qui l’utilisaient pour aromatiser leur chocolat (« xocoatl ») et pour ses vertus dans les rituels culturels.
Elle part à la conquête du monde dès le XVIe siècle. Importée en Europe et en Asie, elle fascine immédiatement les cours royales. Elle trouve en France une terre d’adoption idéale : la région de Grasse. La cité provençale, capitale mondiale du parfum, en fera l’une de ses cultures emblématiques aux côtés du jasmin et de la rose Centifolia.
Le saviez-vous ? La tubéreuse est une fleur nocturne. Elle ne délivre son parfum qu’à la tombée de la nuit pour attirer les papillons de nuit. Autrefois, on interdisait aux jeunes filles de se promener près des champs de tubéreuses le soir, de peur que son parfum narcotique ne leur donne des idées « inconvenantes »…
3. Le profil olfactif : une odeur « narcotique »
Pourquoi la tubéreuse est-elle si prisée dans la parfumerie de luxe ? Parce que son odeur est un paradoxe. C’est une fleur blanche, symbole de pureté, mais son parfum est l’un des plus charnels du règne végétal.
Son arôme est décrit comme intense, chaud et capiteux. On peut décomposer son profil en quatre facettes :
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Lactée et Crémeuse : elle évoque la noix de coco, le lait d’amande et la peau chauffée au soleil.
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Solaire et Miellée : une rondeur sucrée, presque comme du nectar.
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Médicinale et Verte : au démarrage, elle peut surprendre par des notes de camphre, d’eucalyptus ou de tige coupée.
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Animale : en fond, elle développe des nuances fauves, cuirées, presque humaines.
C’est cette complexité qui permet aux créateurs de la travailler de mille façons : en soliflore ultra-féminin ou en note de fond pour apporter du corps et de la tenue.
4. Notre sélection : 3 visions de la tubéreuse
À La Parfumerie Bordelaise, nous aimons les créateurs qui osent réinventer cette matière mythique. Voici trois interprétations radicales de la tubéreuse, à découvrir en boutique.
L’étoile mystérieuse : Aldebaran (Marc-Antoine Barrois)
C’est la tubéreuse du futur. Imaginée par le duo Marc-Antoine Barrois et Quentin Bisch pour la « constellation florale », Aldebaran traite la fleur comme un astre froid. Ici, la tubéreuse est ciselée, minérale, presque métallique. C’est une « lumière blanche dans l’obscurité », une caresse lunaire sur des pétales immaculés. Une édition limitée pour les collectionneurs.
L’anatomique : tubéreuse couture 17 (Pierre Guillaume)
Le créateur Pierre Guillaume signe ici une œuvre chirurgicale. Avec Tubéreuse Couture 17 , il sublime la facette verte et médicinale de la fleur. Il utilise le Kalamanzi (un agrume) pour accentuer le départ camphré de la tige, avant de laisser place à un cœur crémeux sucre de canne. C’est une tubéreuse architecturée, habillée, d’une élégance folle.
La solaire du désert : Marfa (Memo Paris)
Changement de décor. Avec Marfa, Memo Paris emmène la tubéreuse dans le désert du Texas. Associée à l’absolu de fleur d’oranger et à l’agave, elle devient solaire, enveloppante et mystique. C’est le parfum de l’aventure, chaud et rassurant, avec un sillage inoubliable. Un grand classique de la maison.
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La tubéreuse ne se raconte pas, elle se vit sur la peau. Venez découvrir ces créations d’exception au 17 rue du Temple à Bordeaux. Nous vous aideront à trouver celle qui révélera votre personnalité.
